|
|
|
|
|
|
|
|
La population de baleines grises du Pacifique (Eschrichtius robustus) semble tirée d’affaire. Quasiment décimés par la chasse baleinière au début du XXème siècle, ces mammifères marins sont aujourd’hui 22.000 en moyenne dans les eaux du Pacifique, entre la mer de Béring et les côtes américaines. Pourtant, cette population est très loin de ce qu’elle était avant la chasse, affirment aujourd’hui des chercheurs. Il y avait trois à quatre fois plus de baleines grises avant l’exploitation des océans par l’homme, selon Elizabeth Alter, Steve Palumbi (Stanford University, USA) et leurs collègues.
Pour estimer l’importance de la population de baleines grises de l’ère pré-industrielle, l’équipe de Palumbi a étudié la diversité génétique de ces mammifères. Plus une population est importante, plus les variations de l’ADN s’accumulent. Ces variations sont conservées sur une très longue période. En comparant 10 régions du génome de 42 baleines grises, Aster et ses collègues ont constaté que la diversité génétique était trop élevée pour être issue d’une population de seulement 22.000 individus. D’après les modèles génétiques disponibles, les chercheurs ont calculé que la population initiale était comprise entre 76.000 et 118.000 animaux, avec une moyenne de 96.000.
Certains spécialistes avaient pourtant estimé que les baleines grises avaient atteint un pic et que leur nombre ne pouvait pas aller beaucoup plus loin que 20.000 à 35.000. En effet, des baleines amaigries ont été vues ces dernières années, révélant des difficultés à s’alimenter. Cela révèle que les océans eux-mêmes ont subi de forts changements, souligne Steve Palumbi, sous l’effet de la pêche industrielle, de la pollution, des changements climatiques…
L’écosystème de la mer de Béring devait être très différent à l’époque où 96.000 baleines grises raclaient le fond pour se nourrir, analyse les chercheurs, mettant en suspension une très grande quantité de sédiments, renvoyant vers la surface de la nourriture pour d’autres animaux, comme les oiseaux marins. Aujourd’hui, l’évolution du milieu océanique freine le développement des baleines grises du Pacifique qui sont loin d’être tirées d’affaire, insiste Palumbi.
Ces travaux sont publiés aujourd’hui dans l’édition électronique des Proceedings of the National Academy of Sciences.
Cécile Dumas
Sciences et Avenir.com
Source
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
LENA
|
|
|