L'affrontement entre Tokyo et les ONG a pris lundi une nouvelle tournure : les autorités nippones ont déposé des mandats d'arrêt internationaux contre trois défenseurs des baleines qui avaient tenté de perturber une campagne de pêche l'an passé dans l'Océan Antarctique.
Le Japon a transmis à Interpol les noms de trois militants de l'association américaine de défense de l'environnement Sea Shepherd. Cette organisation internationale doit maintenant examiner la demande et décider de transmettre ou non l'identité des suspects à toutes les polices membres d'Interpol. Les trois militants, deux Américains de 30 et 41 ans et un Britannique de 28 ans, sont accusés par Tokyo d'avoir tiré des fusées de détresse contre un navire baleinier et d'avoir enroulé une corde autour de son hélice pour le bloquer. L'incident a eu lieu en février 2007 dans l'Océan Antarctique où une flotte japonaise chassait les cétacés.
"Il est normal de demander des mandats d'arrêt quand on juge qu'un crime a eu lieu", a déclaré le porte-parole du gouvernement japonais Nobutaka Machimura. "Quelles que soient les opinions qu'ils puissent avoir sur la pêche à la baleine, il est inacceptable qu'ils se lancent dans des actions violentes qui mettent en jeu des vies humaines", a-t-il souligné.
Course-poursuite
Le Japon procède chaque année à des campagnes de pêche dites "scientifiques", seul type de chasse autorisé par la Commission baleinière internationale qui proscrit toute pêche commerciale. La dernière campagne cet hiver dans l'Antarctique a donné lieu à une course-poursuite entre navires nippons et le bateau de Sea Shepherd. Des protecteurs des cétacés ont lancé des bombes puantes sur le pont d'un baleinier et trois Japonais présents à bord se sont plaints de brûlures aux yeux, alors que le chef de Sea Shepherd a affirmé avoir été touché par une balle tirée depuis un navire nippon.
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