Ossun : pollution sur le Mardaing

Triste spectacle, hier matin, à Ossun : plusieurs personnes, le regard rivé dans l'eau, sont alignées le long des berges du Mardaing, la petite rivière qui traverse le village. Flottant, ou le ventre « en l'air » au fond de l'eau, gisent des centaines et des centaines de poissons. Des petits vairons, des gros gardons, de beaux goujons. Morts.

« Si c'est pas malheureux de voir ça ! », soupire Jeanne, une petite mamie ossunoise. « Si on m'avait dit que je verrais ça un jour… C'est bien triste. Hier soir (mardi, NDLR), j'ai vu les gendarmes sur le pont, à côté d'une camionnette blanche. J'ai cru qu'ils discutaient avec quelqu'un, je n'ai pas fait vraiment attention. Et puis ce matin, j'ai vu ça. » ça, c'est le spectacle que nous avons décrit plus haut.

À 21 heures mardi, le garde fédéral avertit la gendarmerie qui se rend immédiatement sur place : ce n'est pas loin, il suffit de traverser la rue. Déjà, les premiers poissons manifestent tous les signes de l'agonie, et en quelques minutes, c'est la mort qui se répand partout. Pas un ne va en réchapper.

Le FREE est appelé sur les lieux : Formateur relais environnement écologie, un gendarme spécialisé de la brigade d'Argelès-Gazost. Dès son arrivée, il va pratiquer des prélèvements qui sont en cours d'analyse actuellement. Mais d'ores et déjà, les premiers soupçons se portent sur le rinçage sauvage ou accidentel, on ne sait pas encore, d'une cuve de désherbant agricole. Les gendarmes, qui ont ouvert une enquête, recherchent le point précis de la pollution : il se situe entre le pont de la rue Clemenceau et la rue du Bois. Autrement dit, sur une portion de 500 m environ. Quand on aura trouvé la nature exacte du produit déversé et l'endroit précis où il a été déversé, les choses seront plus claires, ce qui ne devrait pas tarder.

En outre, les enquêteurs ont descendu le cours de la rivière : il y a risque de pollution loin en aval : « Le niveau est très bas en ce moment et il y a peu de débit, donc peu de dilution, ce qui aggrave les choses », précise Noël Abad, de la fédération de pêche. Fédération qui va porter plainte dès ce vendredi, au retour du président Jacques Ducos.

« C'est pas beau tout ça ! », vitupère Roger Galan, qui habite juste de l'autre côté de la rue. « Voir tout ça crevé ! Il y avait du beau poisson là-dedans. C'est moche de faire ça. »

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